Réseau des Territoires Forestiers : Haute-Saône et Territoire de Belfort
Un binôme « élus - animateurs » de chaque territoire de projet de la Haute-Saône et du Territoire-de-Belfort (Communautés de communes, d’agglomération, de pays, de PNR) a été invité par les Communes forestières et FIBOIS Bourgogne-Franche-Comté à un atelier de travail dans le but de réfléchir collectivement à la place de la forêt et du bois dans les projets de territoire. L’objectif de cette rencontre était de créer des liens afin de faire naître des projets et des collaborations.
Contextualisation
Les départements de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort présentent des similitudes sur le plan de la forêt communale.
En Haute-Saône, les surfaces boisées représentent 43 % du département, soit 234 000 ha. C’est un des départements de la région ou la part de forêt publique est la plus élevée (53 %), 97 % des communes possèdent de la forêt. La Haute-Saône concentre un quart de la récolte de feuillus régionale. Si le chêne est l'essence dominante de la récolte de feuillus, le hêtre occupe une place importante. En 2014, la filière forêt-bois était composée de 568 établissements qui emploient 2 830 salaries, soit 4,6 % de l'emploi salarié du département.
Sur le Territoire de Belfort toutes les communes sont propriétaires de forêt. Avec 28 000 ha de surfaces en forêt, le taux de boisement est de 45 %. Cette ressource est composée pour près des trois quarts de feuillus, le chêne et le hêtre sont les principales essences. La filière forêt-bois est composée de petits établissements. En 2014, elle regroupait 240 salariés, soit 0,5 % de l'emploi salarié du département
Mise en place d’un réseau des territoires forestiers
L’installation d’un réseau des territoires forestiers a pour objectifs de faciliter les échanges entre eux, de favoriser le partage d’expérience et de faire émerger des projets.
L’ensemble des territoires de ces deux départements ont été invité à cette rencontre qui s’est tenue le 2 avril 2021 en visioconférence, 7 territoires ont participé à cet atelier.
La réflexion en mode intelligence collective s’est articulée autour de 3 notions clés sur lesquelles les participants ont été invités à faire part de leurs réflexions et représentations :
La forêt sur notre territoire :
Les principales idées qui ont été évoquées sont :
- La forêt c’est la liberté d’espace, le partage d’espace, une réserve de biodiversité ;
- La forêt est en souffrance à cause de la sécheresse ;
- La sécurité en forêt est une préoccupation des élus (affouagistes, randonneurs) ;
- La forêt privée est morcelée ;
- Le développement du tourisme vert est à surveiller pour ne pas dégrader la forêt ;
- La forêt est une fabrique à oxygène que l’on devrait facturer aux grandes villes ;
- Besoin d’une reconnaissance financière de l’Etat dans les aménités produites pas la forêt.
La forêt dans le développement de notre territoire :
Il ressort des échanges entre les participants les éléments suivants :
- La forêt est créatrice d’emplois même si beaucoup de scieries ont disparues ;
- Le maillon de base qu’est la commune doit s’inscrire dans la stratégie d’acteurs pour le développement de la filière dans les territoires. C’est parfois difficile de fédérer les communes et de faire converger les intérêts. Et ce d’autant plus qu’aujourd’hui l’urgence se concentre sur les aspects sanitaires en forêt en lien avec la sécurité des usagers en forêt et les besoins en reconstitution des peuplements. Les projets de développement forestier à l’échelle des territoires nécessitent beaucoup d’échanges et d’informations et le besoin d’une intervention supra communale pour élaborer et mettre en œuvre un projet de territoire forêt-bois ;
- La filière bois énergie doit être valorisée à l’échelle territoriale en cherchant à répondre à la fois au besoin en bois des affouagistes et des chaufferies. La problématique de l’entretien et de la maintenance des chaufferies apparait comme un frein pour le développement du bois énergie. Les élus doivent chercher à mutualiser les approvisionnements pour les chaufferies collectives.
- Le débouché idéal pour le bois est le bois construction, il faut faire du 100 % local.
Les habitants et la forêt sur notre territoire :
Les participants ont mis en avant les éléments suivants :
- Des problèmes de conflits d’usage sont relevés en forêt : moto, promeneur, cueilleur, dépôt d’ordure, etc. ;
- Des habitats reprochent aux communes de couper du bois, de dégrader les chemins lors de l’exploitation mais accordent peu d’importance à l’impact de la sècheresse en forêt ;
- Il y a beaucoup d’attentes de la population en termes d’accueil et de loisir en forêt même si « les locaux ont peur qu’on envahisse leur territoire » ;
- Nous avons besoin de former les scolaires, de sensibiliser les jeunes à la gestion forestière ;
- La forêt appartient soit à la commune, soit à l’Etat soit à un propriétaire privé, peut-on alors parler de bien commun ?
- Les élus expriment le besoin de connaissance sur la règlementation en forêt.
Plusieurs contacts ont été pris avec des élus pour approfondir des projets de construction publique en bois local et de sensibilisation des scolaires à la gestion forestière.