Analyser les retombées territoriales d'une construction bois

Analyser les retombées territoriales d'une construction bois

A deux reprises déjà nous vous avions parlé de la construction de la communauté de communes du Val d’Amour en bois local : lors d’une visite de chantier avec les élus et acteurs de la construction-bois et lors de son inauguration en novembre 2020.

 

Ce bâtiment à énergie positive se veut un reflet des savoir-faire des entreprises du territoire. Les sapins et épicéas qui constituent la structure du bâtiment viennent de la forêt communale de Salins-les-Bains et les poteaux extérieurs ont été réalisés en douglas originaires de la forêt communale de Mont-Sous-Vaudrey. Les bois ont ainsi parcouru 190 km à peine entre leurs lieux de provenance, de transformation et de construction ! Notons également que figuraient parmi les bois fournis aux entreprises de construction des épicéas scolytés. Ces bois à la coloration bleue inesthétique, qui résulte de l’installation d’un champignon grâce aux trous pratiqués dans l’écorce par les scolytes, gardent leurs propriétés mécaniques. Ils ont été intégrés sans difficultés dans les parties non visibles de la structure.

En 2020, le réseau des Communes forestières a développé un indice ART pour « Analyse des retombées territoriales. Il mesure les retombées économiques, sociales et environnementales locales induites par l’utilisation du bois dans un bâtiment. Les valeurs obtenues par le calculateur pourront être comparées en faisant varier l’origine des bois et le lieu d’implantation des entreprises, montrant de manière évidente les bénéfices liés aux « ressources locales ».

Pour le siège de la Communauté de communes du Val d’Amour (surface : 727 m² ; coût du lot bois : 314 534 €), l’indice ART est de 83,2%, ce qui peut se traduire par :

  • 261 831 € restés sur le territoire sur 314 534 € investis dans le lot bois
  • 1,8 ETP créés ou maintenus sur le territoire
  • 219,9 ha de forêt gérée sur le territoire pendant 1 an
  • 153,2 t de CO2 stockées et évitées par substitution

L’outil permet également de comparer ces résultats avec une construction du même bâtiment avec d’autres provenance de bois. A titre de comparaison, l’indice ART descend à 64,9% si les bois et les entreprises n’étaient pas issus du territoire et il chute à 32,4% pour une origine des bois située hors France. Grâce à l’indice ART, les Communes forestières démontrent qu’il est possible d’utiliser la ressource locale transformée sur les territoires et que cela permet de développer les territoires ruraux et l’emploi tout en minimisant l’impact sur l’environnement et le climat.

De la rédaction du programme à l’évaluation, la Communauté de communes du Val d’Amour a bénéficié d’un accompagnement par le réseau des communes forestières afin d’intégrer la volonté politique de valoriser les bois locaux tout en respectant les règles de la commande publique. Cette réalisation fait l’objet d’une fiche permettant de capitaliser les expériences des collectivités valorisant le bois local dans leurs constructions.

Elle est consultable ci-dessous.