La crise scolyte dure et s’accentue…
Depuis deux ans, les conditions climatiques ont provoqué une vague importante de bostryche (scolyte typographe) dans les forêts d’épicéa du Nord-Est de la France, de la plaine aux altitudes de 800-900 m. Si depuis 2015, les populations de scolyte typographe présentes naturellement en forêt étaient orientées à la hausse tout en restant à des niveaux faibles, les sécheresses de 2018 et 2019 ont conduit à une phase épidémique dans les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est et dans le département de l’Ain. Selon une estimation du département santé des forêts de la DRAAF, le pic de la crise scolytes devrait avoir lieu en 2021 avec des conséquences jusqu’en 2025 ; les attaques montant à 1 000 m d’altitude.
Pour plus d’information : bilan de la DRAAF - bilan du Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation
L’Etat poursuit son soutien à la l'exploitation et à la commercialisation de bois scolytés
Lors de sa réunion du 2 juillet dernier, la cellule nationale de crise sur les scolytes a dressé un bilan des dégâts en France s’élevant à ce jour à 9 millions de m3 et fait le point sur le plan d’urgence exceptionnel que l’Etat a engagé au second semestre 2019.
A fin juin, l’aide à l’exploitation et la commercialisation des bois a concerné une cinquantaine de dossiers pour un montant de 1,7 million d’euros ; les professionnels de la filière ayant précisé que sur la base des accords commerciaux en cours, la totalité de l’enveloppe initiale de 6 millions d’euros serait consommée fin juillet 2020. Au regard des besoins des industriels du sud-ouest et de l’ouest et afin de donner de la visibilité aux contrats d'approvisionnement durant le second semestre 2020, le ministère en charge de la forêt a décidé de prolonger ce dispositif jusqu'au 31 décembre 2021 avec potentiellement une ouverture au sapin. Les professionnels sont invités à déposer leurs dossiers de fin d’année dans les meilleurs délais.
Quant à l’aide au renouvellement, un régime notifié devrait être opérationnel au printemps 2021. Au regard de l’impossibilité de mobiliser des crédits FEADER sur la période en cours, les régions s’engageraient au côté de l’Etat à financer des dispositifs transitoires en faveur du reboisement. Enfin, lors de cette réunion, les acteurs de la filière forêt-bois ont demandé la création de places de stockage de bois verts sous aspersion.
En Région, FIBOIS Bourgogne-Franche-Comté vient de lancer une étude pour évaluer les capacités actuelles de stockage et pour faire ressortir les besoins en investissements.
(image : actualité Annie Genevard)